-
En 1988, je me suis lancé dans l'opération Bises-art qui était du mail art mais je ne savais pas ce que c'était quand j'ai commencé. Du fin fond de ma campagne j'ai envoyé des empreintes de ma bouche à plein de gens que je ne connaissais pas pour la plupart, en leur demandant de m'envoyer des trucs bizarres, pendant un an, en hommage à Yves klein (Deuil).
Dans le même temps, j'ai aussi édité un genre de manifeste culturel intitulé "L'art évolution" en 5 et 50 épisodes...
Et c'est comme ça que j'ai rencontré d'abord El Rotringo, Y5 P5, Petchanatz, le Zozo masqué, La Langouste et tout un réseau de gens qui s'échangeaient des trucs bizarres par la poste.
-
Je me suis alors mis à en éditer des quantités sous l'intitulé "L'Etang Moderne" à partir de 1989 mais entre les deux pendant 6 mois à Sydney en Australie j'ai achevé ma carrière de prolétaire dans l'alimentaire avant de profiter pleinement du RMI nouvellement mis en place en France, que j'ai tout de suite senti que c'était exactement ce qu'il me fallait pour continuer à délirer. Juste avant d'attaquer la série, un petit texte auto-biographique sur 8 pages A6, Paradis que Julie Doucet a eu entre les mains et qu'elle a décidé de faire éditer à Montréal dans une revue imprimée offset sur du papier glacé (Véto) et je suis trop fier d'avoir été présent dans 2 ou 3 de ses petits Dirty Plotte photocopiés en tirage limité.
En 1990, je me suis retrouvé à participer à l'organisation d'un festival de rock couplé à un autre de bande dessinée et mon rôle était de faire le lien entre les 2. C'était à Saint Quentin en Picardie dans le département de l'Aisne (02) dont je suis originaire. J'ai demandé à Julie de dessiner l'affiche mais elle est arrivée trop tard alors j'en ai fait 9 plus petites signées Rémi, El Rotringo, Bolino, Y5 P5, Poincelet, Morlighem, Zozo, Leblanc et Julie Doucet. Eléphant Zines son petit nom et l'année d'après ce sont les 6 membres de l'Association toute jeune qui l'ont dessinée mais ça fait partie des choses égarées à jamais, à moins que JC Menu ne remette la main dessus. C'est mon dernier espoir...
Par contre j'ai retrouvé 2 photos d'une discussion à laquelle participaient également Serge Dutfoy, Pacôme Thiellement, Frédéric Poincelet, Didier et Marie Bourgouin (de la Fanzinothèque de Poitiers) moi-même et Philippe Morin (PLGPPUR), en plus de Menu, David B, Konture, Trondheim, Stanislas et Killoffer. C'était la première sortie officielle de L'association dans un festival.
1991 - ELEPHANT ZINE II - La Belle Bête Overground (discussion sur l'avenir de l'édition underground...)
Et ma carrière d'organisateur s'est arrêtée l'année suivante après une 3° édition catastrophique sous titrée l'Europe à Freak parce que ça se passait quartier de l'Europe loin du festival rock avec qui ça avait été compliqué les relations l'année précédente et aussi parce que j'aimais bien donner des noms à la con mais me prendre la tête sur des questions d'organisation beaucoup moins alors c'était très bien que
ça ne dure pas trop longtemps d'être responsable des autres que déjà tout seul j'ai du mal...
-
Enfin bon, j'ai préféré me consacrer à mes recherches personnelles sur Mickey l'ange à partir de 1992 pendant un an c'est ce que j'avais prévu qui devait conclure au bout de 5 ans comme chez les soviétiques de l'URSS l'histoire de La Troupe Folklorique Hilare Moderne, (Flaubert pour Madame Bovary et Ziggy Stardust chez David Bowie aussi) mais ça m'a occupé beaucoup plus longtemps que ça parce que l'inconscient cosmique m'est tombé dessus et j'avais des hallucinations à répétition qui sont devenues un spectacle dans le théâtre de rue à partir de 1995 et jusqu'en 2001 où ça a fini par se faire Hara kiri à cause des gestionnaires qui avaient pris le contrôle de l'affaire pas là pour plaisanter avec tout ça qui marchait trop bien et qui m'a bien coupé le sifflet pour une assez longue durée toujours pas terminée, fini de rigoler.
Malgré tout continuer à faire le branleur d'intermittent anonyme dans des compagnies chez les subventionnés de la culture conventionnée à faire le touriste pour l'essentiel c'était pas pire mais je n'avais plus trop la motivation et surtout le sentiment de faire le plus souvent n'importe quoi qui ne me transcendait pas trop alors ça fait déjà 10 ans que j'ai pris ma retraite ailleurs au Maroc chez les musulmans pendant 5 ans et après encore 5 ans à retaper une ruine dans le sud de la France pour en arriver là comme ça à regarder en arrière mes oeuvres de jeunesse dans l'underground pour me dire que c'est quand même ce que j'aurais fait de mieux dans ma vie et que c'était bien tranquille les fanzines et le mail art et tout ça comme ça, à cracher dans la bonne soupe qui fait du bon gras bien gras et la mauvaise conscience qui va avec quand on n'a pas la vocation pour trouver ça normal, de n'être pas vraiment super normal et auto-satisfait pour la faire durer, l'intermittence du spectacle vivant.
A part ça j'ai aussi fait pas mal de feuilles d'infos avec tout ce que je recevais dans ma boite à lettres et c'était super d'en recevoir autant tout le temps et plus j'en faisais plus j'en recevais c'était sans fin,
ci dessus les 3 dernières en 1994 et 1995 j'avais fait le tour et ça s'appelait l'écaillé de l'underground.
J'ai passé ma vie d'artiste à changer de pseudo idiot souvent et je n'aimais pas voir ma tronche
dans le journal mais je m'appelle Eric Heilmann depuis bientôt 60 ans.
heilmanneric@hotmail.com